Est ce que le développement “intégral” aide à aller au delà de l’ego? A priori oui, c’est ce qui est proposé par tous les tenants de cette approche.. Seul problème, alors qu’il semblerait que personne ne soit à 100% faux, comme l’indique Ken Wilber, dans la pratique tous les groupes qui s’appellent “intégral” ont très peu de liens entre eux.. Et lorsqu’ils en ont eu, ces liens se sont délités.. Par exemple K. Wilber et G. Beck ont créé le “Integral Institute”, puis se sont séparés, comme l’avaient fait auparavant Beck et Cowan qui ont chacun apporté la bonne parole de la Spirale séparément..Il existe tout un courant “intégral mais pas Wilberien”. Par exemple Christian De Quincey propose une vision très proche de celle de Wilber, mais visiblement, il ne s’apprécient que très modérément si l’on lit les critiques et les réponses aux critiques qu’ils se sont envoyés.. Quand on lit les critiques et les réponses on a l’impression que chacun a un peu raison: il est clair que la notion de relation et d’intersubjectivité n’est pas très développée chez Wilber, pour ne pas dire moins.. Il y a juste les termes et la possibilité de la relation (quadrant Collective-Extérieur C-E en bas à gauche), mais cela n’est pas pratiquement pas développé dans l’oeuvre de Wilber qui est beaucoup plus centré sur le “self” (le soi) que sur l’intersubjectivité et la relation. En revanche, tout le travail de De Quincey porte sur la relation, et l’intersubjectivité apparaît comme un mode fondamental. En gros, Wilber est plus “holon oriented” et De Quincey plus “Relation oriented”.. Donc, finalement les différences sont plus de style que de fond, car chacun reconnait l’importance à la fois des holons et de la relation. C’est simplement la manière d’avancer qui est différente et qui est certainement lié à leur pratique..
Je ne parle bien entendu pas du site de Frank Viesser (www.integralworld.net), qui comprend des écrits de tous les anciens amoureux de Wilber qui ont eu le malheure de toucher à quelques bribes du maître.. et qui se sont rebellés…

Je viens de voir un site “Integral Transformative Practice (www.itp-life.com) dans lequeil il n’est fait aucune mention de Wilber.. Bizarre, non?

Pour l’instant Andrew Cohen et Ken Wilber ont l’air de bien s’entendre.. Mais il est vrai que A. Cohen ne se prend pas pour un philosophe, et K. Wilber ne veut pas être un guru..

Donc je me pose des questions: a priori toutes ces personnes devraient (et c’est peut être le conditionnel qui pose question) être capables de comprendre que chacun apporte une pierre dans l’édifice de l’évolution de conscience du monde, c’est à dire avoir se situer à une niveau (stage) turquoise relativement permanent.. Cela signifie que chacun puisse regarder le travail de l’autre avec une certaine compassion (au vrai sens du terme), reconnaître, malgré les défauts et les limitations évidemment présentes dans toute oeuvre, les réels apports. Mais c’est là que le bat blesse: si on lit les critiques et les réponses aux critiques, on peut constater qu’il y a bien un niveau “officiel” où chacun reconnaît les qualités de l’autre. Mais lorsqu’on en vient aux critiques et aux réponses aux critiques, on sent tout le côté “acide” des propos qui montrent bien la difficulté d’accepter l’autre dans sa différence, de voir tous les aspects positifs que chacun apporte, même dans les critiques.

Ce qui est décevant, c’est de voir que le mouvement de la pensée intégrale n’arrive pas à trouver de moyens de se mettre d’accord pour avancer tous ensemble, et qu’il a plutôt tendance à se mettre en rivalité, en bon Orange, plutôt qu’en coopération. Mais il est vrai qu’il y a beaucoup d’hommes dans ce milieu intégral, et que la compétition des egos est réellement une affaire très masculine.