Voilà un article qui a été publié dans La Revue de Psychologie de la motivation, Janvier 2005. Il y est question de la Spirale Dynamique. Nos réflexions ont pas mal évoluées depuis, mais il nous paraissait tout de même important de republier cet article dans son état initial.

Parler du mal est une gageure car le sujet est large, a été souvent abordé et génère souvent des prises de position passionnées. Certains voient le mal partout, d’autres semblent hypnotisés par les situations illustrant le mal par leur cruauté extrême et réduisent la problématique dumal à son expression la plus insupportable. Enfin, la réflexion philosophique et théologique qui s’interroge sur le paradoxe entre l’existence du mal et la toute bonté du créateur laisse de côté la dimension psychique. Il est pourtant essentiel d’aller à la rencontre du mal, sans l’occulter ni en surestimer son pouvoir, pour en comprendre sa nature et ses mécanismes. On se donne ainsi plus de chances d’éviter d’être happé dans son sillage et de participer consciemment ou inconsciemment à sa propagation. Nous proposons de l’aborder dans sa dimension individuelle et collective, via le modèle de la spirale dynamique. Nous exposerons d’abord les causes possibles du mal, puis la forme que peut prendre ce mal en fonction du niveau de développement de l’individu et de la société, pour enfin présenter quelques pistes de travail susceptibles d’aider à de canaliser le mal et d’en réduire ses effets.

1. Les sources possibles du mal

Nous proposons de définir comme participant au «Mal» toutes les actions qui blessent autrui et de focaliser notre réflexion sur les actions dont l’auteur est un être humain. Dans ce cadre, les trois racines essentielles du mal sont l’ignorance, la peur et la blessure. L’ignorance, ou plus exactement la croyance limitante qui place un voile devant les yeux, est la première des sources du mal : « Je ne sais pas que je blesse ». Cette ignorance est liée au niveau de conscience d’une époque : du temps de l’esclavage, qui s’indignait de ce que l’on faisait vivre aux esclaves ? Si la femme est la propriété de son mari, qui s’indignera des humiliations, des coups, de l’enfermement ou d’un meurtre? Si les vaches ne sont qu’un futur steak dans notre assiett qui s’émeut de la mise à mort d’un troupeau entier pour cause de vache folle ?
La deuxième cause du mal est la peur. Certes, la peur et la méfiance sont essentielles pour survivre dans un monde où les ressources sont rares, les prédateurs ou les rivaux nombreux. L’état de vigilance et le combat sont nécessaires. La peur de l’inconnu, de la différence, du changement sont inscrites dans notre expérience collective humaine comme utile à la protection de l’espèce. Cependant, cette peur est parfois entretenue même si le contexte s’est adouci et permettrait un désarmement.

Enfin, la troisième cause qui participe à la propagation du mal, et sans doute celle qui a été le plus mise en évidence au XXème siècle avec le développement de la psychologie, est la souffrance issue de la blessure : blessures physiques et psychiques, humiliations reçues par les individus et les peuples. Ces blessures peuvent être le résultat d’individus ou de groupes qui eux-mêmes ont agi par ignorance, par peur ou à la suite de blessures.
La peur, l’ignorance et la réaction aux blessures se conjuguent pour participer à l’incarnation et à la diffusion du mal, et se déclinent différemment en fonction du niveau de développement de l’individu et de la société dans laquelle il se trouve. Afin d’éclairer cette évolution, nous nous appuierons sur le modèle de la spirale dynamique.

2. Les sources du mal selon le stade de développement

Nous avons présenté dans un article précédent [Ferber & Guérin, 2004] le modèle de la Spirale Dynamique qui propose une vision globale des stades de développements individuel et collectif. Pour Graves, Beck, Cowan [Beck & Cowan, 1006] d’une part, et Wilber [Wilber 2001] d’autre part, notre vision du monde évolue par stades ou courants. Chaque stade a ses propres références, symboles, représentations, manières de penser et d’agir. En d’autres termes, un niveau est caractéristique de valeurs et de perspectives que l’on retrouve communément dans le développement des civilisations et individus. Ces niveaux s’organisent le long de deux cycles : le premier cycle comprend les niveaux instinctifs (survie), tribal (valeurs familiales et croyances magiques-animistes), égocentrique (affirmation du moi, loi du plus fort et dieux de pouvoirs), normatif (règne de l’ordre autour d’une autorité transcendante caractérisant ce qui est bien ou mal), individualiste (rationalité et individualisme, compétition et maîtrise rationnelle du monde) et empathique (relativisme, subjectivité, partage des affects et déconstructivisme). Le second cycle, dont on voit tout juste les prémisses, comprend essentiellement le niveau intégratif quiconsiste à intégrer les principaux aspects des niveaux du premier cycle en tenant compte de leurs apports et de leurs limites.

Chaque niveau induit, au sein de sa propre perspective, une idée du mal qui lui est propre.

Le mal au niveau instinctif

Au niveau instinctif, pratiquement inconscient et animal, il n’y a pas de conscience du mal, seulement une recherche des éléments fondamentaux (aliments, chaleur, protection) permettant la survie immédiate. Dans les premiers mois de sa vie, l’enfant ne reconnaît pas l’autre comme un être propre, il réagit pratiquement sous une forme de stimulus-réponse. C’est la phase sensori-motrice de Piaget. Sa vitalité s’exprime de façon très frustre, avec les moyens du bord : cris, pleurs, sourire, détente. Son besoin de prendre, de mordre peut être l’expression d’une vitalité exprimée de façon rudimentaire.

Le mal au niveau tribal

Au niveau tribal, le monde est vécu comme un assemblage d’esprits bienveillants ou malfaisants. La magie est alors une tentative pour apprivoiser les forces mystérieuses de la nature, émanation de la Déesse mère toute puissante. La peur fondamentale est celle du néant, du chaos, des démons qui vivent dans l’autre monde, au delà de ce que l’on peut voir. Sur le plan individuel, c’est la peur du noir et des images terrifiantes et puissantes que les arguments rationnels n’arrivent guère à calmer. L’enfant a besoin d’objets de protection (doudou..) et du cocon maternel pour atténuer ses terreurs. Mais cette matrice rassurante risque de devenir enfermante et impulse donc un mouvement vers le niveau égocentrique.

Le mal au niveau égocentrique

Le niveau égocentrique, grâce au développement du moi, apporte une ouverture au risque d’engloutissement matriciel du niveau tribal. Les mythes sont ceux du héros pourfendant le dragon de la Déesse mère. Les dieux paternels (Odin, Zeus, Gilgamesh, Amon-Ra, etc.) prennent le p
ouvoir et tentent d’asservir l’enfer en établissant des rituels de longue vie après la mort. Mais, en conséquence, ils engendrent une autre vision du mal : la volonté de chaque Moi d’asservir les autres Moi à ses propres désirs. La règle du jeu devient celle du maître et de l’esclave « je te domine ou je suis dominé par toi ». Le bon c’est le héros, le mal c’est le méchant, celui dont l’inflation du moi n’a pas de limites, celui qui s’affirme sans se préoccuper de l’autre, celui qui a fait alliance avec les forces du mal, avec les démons de l’enfer du niveau précédent. Sur le plan individuel, l’enfant augmente ses pouvoirs, il prend conscience de son influence sur le monde et aimerait tellement être (rester ?) le maître du monde Il veut être le plus fort, imposer sa loi ; il expérimente sa capacité à s’affirmer, à dire ‘non’, à influencer le monde. Il supporte mal la frustration et déteste que le monde (et les autres !) lui résiste ! Cette phase égocentrique présente deux risques : que l’on laisse devenir le maître du monde en cédant à tous ses désirs, ou qu’on casse sa vitalité en le blessant physiquement et psychiquement. Dans les deux cas, on nourrit l’ombre en lui !

Le mal au niveau normatif

Le niveau normatif, se présente comme une réponse à ce débordement égocentrique : apparaît un Ordre inspiré par un Dieu tout puissant, une Loi absolue qui établit une séparation fondamentale et claire entre le Bien, le Bon et le Beau d’une part, le Mal, le Mauvais et le Laid d’autre part. Celui qui transgresse cet ordre est considéré comme coupable, pervers, hérétique. L’impulsivité, si chère au niveau égocentrique, est contenue par la Loi et la culpabilité. Sur le plan individuel, l’enfant doit se confronter progressivement à la loi, aux règles nécessaires pour vivre ensemble. Le mal, à ce niveau, est incarné par les penchants naturels de l’être humain, la puissance de l’Ego du niveau précédent, mais aussi par tout ce qui n’entre pas dans la règle, tout ce qui ne suit pas l’ordre voulu par Dieu. Le mal est alors représenté par une figure unique, Satan, presque aussi puissante que Dieu, qui combat perpétuellement les forces du Bien. Faire appel à des concepts comme l’axe du Mal, c’est se situer précisément à ce niveau de développement. L’introduction de la raison à ce niveau, induit le problème de la théodicée : comment Dieu qui est le bien et qui a tout créé peut il créer un monde dans lequel le mal existe ? Toute la théologie, depuis Saint Augustin a été d’essayer de résoudre ce problème, sans vraiment y parvenir totalement.

Le mal au niveau individualiste

Une manière de résoudre ce paradoxe est justement de passer au niveau rationnel individualiste, où toute transcendance est exclue. Ici, seul règne le monde immanent, rationnel et désenchanté du scientifique où l’individu est roi. Dans ce monde rationnel, il n’y a plus de Bien et de Mal transcendant, mais des utilités. C’est le lieu où les intérêts des uns affrontent les intérêts des autres. Le mal que l’on combat par les lumières de la Raison est représenté par l’obscurantisme religieux et aussi par tout ce qui peut prendre l’apparence d’une hiérarchie de statuts issus d’un ordre transcendant. A ce niveau, réapparaissent la compétition et la rivalité. Bien qu’il ne porte plus le visage du méchant, l’Autre est celui avec lequel il faut entrer en concurrence encore et toujours. La peur de perdre et d’être méprisé conduit à la spirale de l’affrontement qui laisse peu de répit. Le Moi qui gagne, peut certes en ressentir une grande jouissance, mais il n’est pas à l’abri de la chute, de la dépression, de la « fatigue d’être soi » [Ehrenberg 2000] et de l’absence de sens de la vie.

Le mal au niveau empathique

Pour sortir de ce combat épuisant, le niveau empathique réintroduit le ressenti, la subjectivité et la relation avec l’autre. La raison et la compétition sont mises au ban, mais aussi les valeurs des niveaux égocentriques et conformistes : l’affirmation, la puissance, l’agressivité sont insupportables, la hiérarchie, l’autorité, les règles, la frustration sont ramenées à des aliénations ou abus de pouvoir. Chacun doit pouvoir être entendu et respecté. Les opinions sont placées au même niveau « à chacun sa vérité ». Certaines valeurs du niveau tribal réapparaissent, au risque d’une régression vers le côté magique et animiste comme le témoignent certains aspects de la mouvance « new age ». Le problème du niveau empathique c’est de tout mettre sur le même pied d’égalité, de rejeter toutes les hiérarchies, au risque de laisser la porte ouverte à toutes les croyances, et notamment de valoriser les valeurs magiques et animistes comme le témoignent certains aspects de la mouvance « new age ». De ce fait, le niveau empathique, par son opposition aux niveaux normatifs et individualistes, ne sait pas très bien réagir devant la brutalité du niveau égocentrique, ne sachant apporter que des messages de paix et de non-violence pour faire face à la violence et aux conflits.

La solution ici va encore passer par le passage au stade suivant, le niveau intégrateur, qui consiste à intégrer les valeurs des niveaux précédents. Il n’est plus alors question d’affirmer que ses propres valeurs sont les bonnes, tandis que celles des autres ne valent rien ou ne sont porteuses que de violence et de mal ; il s’agit maintenant de reconnaître les qualités de tous les niveaux du premier cycle. L’enjeu consiste à sortir de l’opposition entre affirmation et écoute de l’autre, puissance et accueil, rigueur et souplesse, émotion et réflexion, connaissance intérieure et relation à l’environnement, objectivité et subjectivité, rationalité et spiritualité, pour travailler à leur intégration. Par exemple, les lois du niveau normatifs sont intégrées à l’affirmation du niveau égocentrique et à l’affectivité partagée du niveau empathique. Elles ne sont plus d’origines divines, mais produites collectivement, par des procédures rationnelles qui prennent en compte le ressenti des uns et des autres, pour permettre à chacun de se sentir en sécurité, de s’affirmer en s’ouvrant aux autres et au monde.

3. La dynamique du mal

Comme nous venons de le voir, chaque niveau introduit et développe sa représentation du mal selon deux axes. En premier lieu chaque niveau considère comme sources de Mal, car causes de blessures, les valeurs du niveau précédent. Par exemple, le débordement égocentrique est considéré comme mauvais par le niveau conformiste et doit être réprimé. Mais chaque niveau induit aussi, comme conséquence de ses propres croyances nécessairement limitantes, une certaine idée du mal qui lui est propre (les démons du niveau tribal, le « méchant » égocentrique, le Satan conformiste ou le rival rationnel), et qu’il tente de combattre à ce niveau, mais sans y parvenir totalement. En effet ce Mal est consubstantiel aux valeurs conscientes de ce niveau et entraîne inévitablement des blessures. qui ne pourront être totalement résolues qu’au niveau suivant, lequel produira aussi un mal, etc. Le tableau 1 résume cette vision dynamique du mal le long des différents niveaux de développement.
De ce fait, l’ignorance, sous forme de croyances limitantes, de peurs du changement, de l’inconnu et de la perte, participent, à la génération consciente ou inconsciente de la souffrance envers soi-même ou envers les autres. Ces blessures portent en elles deux premières réactions possibles:
  • une régress
    ion à un niveau de conscience inférieur : par exemple, si le cadre posé par le niveau conformiste ne me protège pas suffisamment ou n’est pas capable de me sanctionner avec justice, alors autant revenir au niveau égocentrique, en me faisant justice moi-même.
  • Un renforcement des valeurs du niveau (qui rejoint le concept de « toujours plus » élaboré par l’école de Palo Alto) : si la personne refuse d’intégrer la règle, alors l’intensité de la sanction est augmentée. Au niveau tribal, les démons doivent toujours être combattus par les procédures magiques adéquates, et si elles ne fonctionnent pas, c’est que l’on n’a pas appliqué le rituel parfaitement.
Ces réactions continuent de participer à l’augmentation de la blessure car elles restent dans le connu, dans le cadre habituel qui ne fonctionne plus et ne remettent pas en question les croyances ou peurs qui ont participé au mal.

La troisième réaction consiste à porter un regard nouveau sur cette blessure, à la soigner, et à lui donner un sens de manière à faire évoluer croyances et peurs. Dans ce cas, la souffrance devient alors le déclencheur de la transformation et du renouveau. Lorsque les réactions habituelles (renforcement des valeurs du niveau et/ou régression au niveau précédent) s’avèrent inadéquates pour soigner la blessure et apporter des solutions, l’être humain, le groupe, ou l’institution sont obligés de changer! De façon plus précise, on constate également une alternance entre les niveaux centrés sur l’individu et ceux centrés sur le collectif. En effet, les niveaux centrés sur l’individu favorisent l’affirmation au risque de la violence envers les autres, les niveaux centrés sur le collectif cherchent à protéger l’individu au risque de l’enfermer, la « violence de l’araignée« [Clerc 2004] qui étouffe la proie dans sa toile par opposition à celle du tigre des niveaux centrés sur l’individu.

4. Comment sortir de la dynamique du mal

Comment favoriser un développement individuel et collectif susceptible d’éviter de participer à l’incarnation et à la diffusion consciente ou inconsciente du Mal ? Comment sortir de cette dynamique du Mal du premier cycle, en agissant au niveau intégrateur ?

Une blessure, même légère, provoquée par des insultes, des mots sexistes ou racistes, des humiliations, ou des exclusion peut, si elle n’est pas reconnue et soignée, s’aggraver et réactiver des peurs et des difficultés d’apprentissage. Elle porte en son sein le développement de la colère, de la rancœur, du ressentiment, de la haine. Elle légitime la vengeance. Elle est au cœur des querelles de famille, de sexe, de peuples, de religions. Cette blessure encore douloureuse rend difficile la réouverture à l’autre et au changement. Elle rigidifie le psychisme, la représentation du monde et par conséquent engendre de la brutalité et du rejet qui conforte chacun dans sa méfiance.

Comment soigner ses blessures? Essentiellement déjà grâce à ces lieux ou l’on parle (entretiens individuels, groupes de paroles ou d’échanges de pratiques, médiations…) et où l’on est écouté avec empathie et dans une acceptation inconditionnelle. Cette écoute, non jugeante et qui s’abstient de juger, de donner des solutions ou de minimiser aide à mettre en lumière cette souffrance, à déculpabiliser et à s’en dissocier. Les établissements qui mettent en place ces lieux de parole pour les professionnels (travailleurs sociaux, enseignants, éducateurs…) voient d’ailleurs la dynamique des équipes se transformer, la qualité du travail augmenter et le nombre d’arrêts maladie baisser. Plutôt que d’attendre, pour intervenir, que la blessure soit profonde et que les tensions et la haine se soient installées, il est beaucoup plus efficace d’intervenir en prévention. Il est essentiel que cette dimension psychique et relationnelle ne reste pas enfermée dans le domaine de la maladie et du soin mais prenne progressivement sa place dans le domaine du développement et de la formation de tout être humain [Guérin 2001].

C’est pourquoi, la formation dès le plus jeune âge aux mécanismes psychiques et relationnels en jeu dans le développement de l’individu, est essentielle. De même que l’on apprend aux enfants à lire et à écrire, on peut leur apprendre à communiquer et à développer leurs compétences relationnelles : savoir prendre soin de soi, se protéger, s’affirmer sans agresser, porter attention aux autres, coopérer… Au Québec, ces compétences sont enseignées depuis de nombreuses années dans les écoles primaires [Bessel 1985]. En France, des expériences sont menées ici et ailleurs pour enseigner aux élèves comment gérer les conflits en mettant hors jeu la violence, devenir médiateur, coopérer, etc. Pour être efficaces, ces formations ne s’adressent pas uniquement à l’intellect et à raison. Elles interpellent également le corps et les émotions. Cette réintégration du corps, des émotions, de la raison et de l’intuition, s’avère essentielle pour que nos actes puissent incarner nos valeurs, sortir de l’engrenage du mal et participer à plus d’humanité. C’est par l’attention portée à cette dimension psychique que l’on peut progressivement se libérer d’une humiliation personnelle, familiale ou ethnique, transformer un désir de vengeance en pardon, et passer du combat contre l’ennemi à une présence et un engagement patient de progression.

Jacques Ferber, Véronique Guérin

Revue de psychologie de la motivation, 2005.

Niveaux Besoin qui a motivé le
passage
Croyances limitantes Blessures générées
Instinctif Physiologiques Totale (inconscience) Traumatisme physique
Tribal/ magique Protection : Se protéger du néant,
du chaos
Le monde est la proie de forces animées
par des esprits
Enfermement fusionnel dans la tribu, pas d’individu
Egocentrique/

impulsif

Affirmation : sortir de la matrice fusionnelle Dominer pour survivre Stress du chef pour garder sa place, humiliation
du vaincu
Normatif/ hiérarchique Protection : Se protéger du
barbare sauvage. Appartenance.
Il existe un ordre transcendant qui dit ce qui
est le Bien et le Mal
Enfermement dans un rôle prédéfini.
Immobilisme, abus de pouvoir,névroses, culpabilité/normes
Individualiste/ rationnel Affirmation : libre-pensée par le savoir
et la raison l
’objectivité, le droit, la justice Méfiance
envers le pouvoir, les systèmes hiérarchiques, les contraintes
Le monde est une horloge dont on peut comprendre
les mécanismes, la réussite individuelle est essentielle
stress de la compétition, fatigue d’être
soi. Culpabilité face à l’échec, dépendance à la
réussite
Empathique/ pluraliste Protection : Protéger les plus faibles,
limiter le pouvoir des plus forts, Diminuer la compétition et favoriser
la coopération
Il faut construire des règles de façon
consensuelle pour protéger les faibles pas d’objectivité mais
une “intersubjectivité”
Peur de s’affirmer par peur de blesser Manipulation
pour s’affirmer de façon détournée Difficulté à agir
car recherche permanente du consensus
Intégrateur/ systémique Affirmation: hiérarchies
de compétences, apposition, intégration, fluidité
Affirmation et protection sont complémentaires Encore mal identifiées..

Table 1. Les besoins, ignorances et blessures en fonction des stades de développement

Bibliographie
Beck D., Cowan C., Spiral Dynamics, mastering values, leadership and change. Blackwell Publishing, 1996.
Bessel H., Le développement socio-affectif de l’enfant, Eds Actualisation, 1985.
Clerc O., Le tigre et l’araignée. Les deux visages de la violence. Eds. Jouvence 2004.
Ehrenberg A. La fatigue d’être soi. Dépression et société. Eds. Odile Jacob. 2000.
Ferber J., Guérin V. De la réussite individuelleau chemin d’individuation, Revue de la psychologie de la motivation, n°37, 2004.
Guérin V., A quoi sert l’autorité ? Eds Chronique sociale, 2001
Wilber K., A Theory of Everything : An Integral Vision for Business, Politics, Science and Spirituality. Shambhala Publications, 2001.
http://www.spiraldynamics.co Site contenant beaucoup d’informations et de liens concernant la Spirale Dynamique.